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Le long tunnel des salariés de Blizzard France, géant du jeu vidéo visé par un plan social massif

La maison-mère américaine veut supprimer 134 postes dans sa filiale versaillaise, où les négociations ont échoué et le moral est au plus bas.

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Publié le 20 juin 2019 à 20h49, modifié le 21 juin 2019 à 12h28

Temps de Lecture 6 min.

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Le stand d’Activision Blizzard à l’Electronic Entertainment Expo de Los Angeles, en janvier 2013.

Sur une photo punaisée dans l’open space, 27 collègues posent les uns à côté des autres. Sur le visage de la moitié d’entre eux, des petites gommettes ont été posées. Ce sont tous ceux qui, depuis le début de l’année, ont quitté la « famille » Blizzard Entertainment, soit pour fuir sous des cieux plus cléments, soit parce qu’ils sont arrêtés pour burn-out ou dépression. Cette filiale européenne du géant du jeu vidéo Activision Blizzard, sise à Versailles, a longtemps été perçue comme l’une des plus protégées et solidaires de l’industrie en France. Ses 450 salariés sont aujourd’hui touchés par un plan de réduction de 30 % des effectifs annoncé le 12 février.

Ce jour-là, lors d’une réunion téléphonique avec ses actionnaires, Bobby Kotick, président d’Activision Blizzard, numéro un mondial de l’édition de jeux vidéo, basé aux Etats-Unis, annonce une réduction de 8 % des effectifs, soit environ 800 postes en moins dans le monde, essentiellement dans les métiers de l’édition, du support client et du marketing, pour se recentrer sur la création. Avec 134 postes supprimés, Blizzard Entertainment (nom de la structure versaillaise), filiale européenne polyglotte spécialisée dans l’animation de la communauté des joueurs, est le plus touché. Le lendemain, une réunion de crise est organisée. Depuis, plus rien ou presque.

« On travaille dans le noir »

Jeudi 20 juin, après quatre mois d’incertitude, les salariés de la principale antenne européenne de l’une des entreprises de jeu vidéo les plus mythiques (qui a créé World of Warcraft, Diablo, StarCraft, Hearthstone…) ont enfin été mis au courant par leur direction des contours du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) unilatéral mis en place par le « top management ». Dans les grandes lignes : un package de quatre à cinq semaines de salaire par année d’ancienneté et dix mois de congé de reclassement, un plan de départs volontaires ouvert cet été et des licenciements économiques à la rentrée. Mais ils ignorent encore qui, concrètement, est concerné par le plan.

Depuis, les syndicats décrivent les employés comme « stressés », « fatigués », « inquiets », « démotivés ». « A Blizzard, on se connaît tous depuis longtemps, les collègues finissent par devenir des amis, et voir des amis craquer, c’est dur », témoigne l’un d’entre eux, les yeux dans le vague. Tous dénoncent l’opacité dans laquelle se terre la direction. « En tant que manageur d’équipe, je n’ai aucune information sur rien, on est complètement aveugle, on travaille dans le noir », se désespère Romain, représentant de la CGT. « Il y a un énorme sentiment de peur et un stress intense », corrobore un cadre de l’entreprise.

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